Après une première nuit au large de l’île Henderson, les équipes de Plastic Odyssey se retrouvent très tôt pour mettre pied à terre, sur la plage Est de l’île. Les missions d’aujourd’hui : installer le campement, effectuer les repérages et tester les systèmes de transport des déchets plastiques conditionnés en Big Bags…
Le travail peut enfin commencer
Le Tai Koko, le catamaran basé aux Gambiers qui est venu nous assister, arrive à son tour. À son bord, Alexandre, Morgane, Franck, Olivier, Valentin et Titouan ont passé les trois derniers jours à affronter vagues et grains pour rejoindre à la voile le reste de l’équipe. En tout, nous sommes 25 dans l’équipe, et le Plastic Odyssey ne peut embarquer que 20 personnes. Titouan, le skipper qui habite l’île de Mangareva aux Gambiers, nous accompagne donc pour acheminer une partie de l’équipe. Dès 7 heures du matin, l’équipage du voilier et du Plastic Odyssey peut donc débarquer sur l’île. Un dernier message vers la France, une photo pour les enfants pour ceux qui laissent leur famille à la maison et s’apprêtent à se couper du monde pendant les 8 prochains jours, et bientôt les 12 membres de l’équipe se retrouvent sur la plage dont nous rêvions tous depuis des mois.
L’île est impressionnante, nous sommes accueillis par des oiseaux nicheurs dont quatre espèces sont endémiques de cette île. Première reconnaissance des ornithologues de l’équipe pour vérifier si des nids sont présents sur le rivage afin que nous évitions les zones sensibles. Aucun risque de ce côté-là, ni du côté des tortues qui n’ont pas décidé de pondre pour l’instant sur la plage. Nous pouvons y aller. On choisit un emplacement de camp et on y déploie les toiles qui nous protégeront du soleil. À 13 heures, nous prenons notre premier repas sur place ! Quel bonheur d’être enfin arrivé là ! Le travail peut commencer.
Une première journée épuisante sur l’île Henderson
Une partie de l’équipe termine de monter le camp. Nous avons choisi un endroit ombragé pour poser nos affaires et installer les équipements dont nous aurons besoin pour survivre sur cette plage le temps du ramassage. Nous sommes très bien équipés : tente, matelas, duvet, bâches, tarps, nourriture lyophilisée, réservoir d’eau isotherme, réchaud à gaz, bouilloire, douche solaire, batteries portables pour recharger les équipements des reporters photo et vidéo, panneaux solaires… Nous sommes parés à toute éventualité. Aujourd’hui, les conditions sont clémentes et le bateau peut nous approvisionner en eau et en nourriture. Mais si les conditions météorologiques venaient à se dégrader, nous pourrions survivre en autonomie plusieurs jours sans aucun problème. On s’organise en trois camps différents : un espace commun avec les équipements pour manger et boire ainsi que les toilettes sèches que nous avons fabriquées avec un bidon retrouvé sur la plage, un espace média avec la station de recharge pour batteries d’appareils photos, vidéos et drones, et un espace dortoir avec nos tentes. L’île est très accueillante : à notre grande surprise, aucun moustique, aucune guêpe ou mouche dangereuse, rien d’hostile à première vue.
Une deuxième partie de l’équipe, bientôt rejointe par la première, commence à vider les anciens sacs remplis de déchets collectés et laissés à contre cœur par l’expédition de 2019. Il y a 6 tonnes de plastique collectées en 2019 à remballer, dont 2 tonnes de bouées. Les anciens sacs sont déballés, le plastique trié, puis remballé dans des big-bags neufs que nous avons apportés dans nos sacs. En une demi-journée, on collecte ainsi plus de 500 kg de déchets plastiques dont une grande partie va être revalorisée à bord de notre atelier flottant.
Le Plastic Odyssey attend l’arrivée des premiers chargements à quelques encablures de la plage, dans la longue et régulière houle venant de l’Antarctique. Fin de la première journée de travail. La plupart des big bags sont prêts à traverser la passe. Il faut encore les acheminer au lieu de passage situé au milieu de la plage Est de l’île, puis les faire traverser sur des radeaux. Le soleil qui se couche nous donne un peu de répit et nous permet de nous rincer (à l’eau de mer) pour nous donner une agréable illusion d’hygiène. Avec un masque, on découvre la beauté unique du lagon protégé par le récif : des carangues de 60 cm s’approchent pour nous identifier, une tortue nage dans la passe du récif, des requins gris surveillent nos allers et venus. L’eau est tellement claire que nous voyons à plusieurs dizaines de mètres. Le corail est impressionnant, varié et très coloré. Cette île est un trésor que nous avons la chance de pouvoir tenter de protéger. Nous avons eu l’autorisation exceptionnelle d’y débarquer pour y retirer toute trace de pollution humaine. Nous devons avoir un impact le plus faible possible durant notre séjour. On se fait discrets, on réalise que ce moment est unique et que nous sommes l’une des seules équipes sur terre à pouvoir y travailler quelques jours. Notre passage se doit d’être éphémère. Nous n’aurons pas de deuxième chance. Tout se joue maintenant. Sur le camp de base, à la lumière rouge de nos frontales, on fait bouillir de l’eau et on partage un repas chaud et réconfortant. La nuit tombe vite, on se couche très tôt, épuisés. Le repos est bien mérité pour chacun. Le premier jour est déjà terminé.
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